
Relance de l’industrie pharmaceutique : MEDIS attend toujours la perfusion de l’État
Une urgence de la reprise des activités de Médis Sénégal a été signalée hier par les employés de la firme pharmaceutique, en conférence de presse, au siège de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts).
14 mois sans salaire, ni couverture médicale, les familles
des travailleurs dans «la pauvreté, l’angoisse et la frustration» : C’est la
situation décrite par les employés de la firme tunisienne, Médis Sénégal. Selon
eux, tous les médicaments du portefeuille de Médis Sénégal, qui soulageaient la
classe moyenne du Sénégal, sont actuellement en rupture sèche dans les
pharmacies et les établissements de santé. Ils interpellent ainsi le ministre
de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, et le ministre des
Finances, Abdoulaye Daouda Diallo, pour signer les deux protocoles d’accord
entre Médis et l’Etat du Sénégal afin de permettre à la direction générale de
relancer immédiatement les activités de l’entreprise. En effet, les employés et
la direction générale ont déjà signé en début janvier 2021 un protocole
d’accord qui définit les modalités de relance, mais dont les mesures
d’accompagnement de l’Etat sont un pré-requis.
Hier en conférence de presse, les travailleurs de la boîte ont décrié les
lenteurs alors que le chef de l’Etat avait pris la ferme volonté de relancer
Médis Sénégal. Ils disent : «Depuis plusieurs mois, les deux conventions qui matérialisent
les mesures d’accompagnement de l’Etat du Sénégal à Médis, préconisées par le
chef de l’Etat, sont en attente de signature au niveau des ministères des
Finances et de la Santé, bloquant ainsi la relance de l’entreprise. Cette
attitude est incompréhensible et inconcevable par rapport à la volonté de
souveraineté pharmaceutique, au Programme de relance de l’économie nationale
(Pren) et à la sauvegarde des emplois.»
Ils rappellent aussi que le Président Macky Sall a pourtant fait des rappels de
sa directive présidentielle pour la relance de Médis à plusieurs reprises en
Conseil des ministres (15 juillet 2020, 27 janvier 2021 et 10 mars 2021). Et,
ajoutent-ils, suite à l’apparition du Covid-19 au Sénégal qui a montré
l’extrême nécessité d’une souveraineté pharmaceutique, le Président Macky Sall
avait donné instruction au gouvernement, depuis le 21 avril 2020, de prendre
toutes les mesures nécessaires pour le redémarrage en urgence des activités de
production de Médis Sénégal. C’est ainsi que des négociations tripartites ont
été immédiatement entamées entre les employés, la direction générale et l’Etat
du Sénégal pour trouver dans les plus brefs délais une sortie de crise.
Lors de son arrivée au Sénégal, le groupe s’était engagé à améliorer les
conditions des travailleurs ainsi qu’à développer le portefeuille des produits,
d’après toujours les employés. Ces derniers regrettent qu’après moins de 3
années d’exploitation, le 15 janvier 2020, Médis Sénégal a arrêté toutes ses
activités pour motif de pertes financières. «Les représentants du personnel
avaient immédiatement saisi toutes les autorités compétentes (ministères et
directions) pour dénoncer l’injustice subie ainsi que les risques de rupture de
médicaments. Il est important de souligner que Médis Sénégal était jusqu’à ce
jour la seule usine pharmaceutique sénégalaise disposant d’un procédé complet
de fabrication et de conditionnement de comprimés, de sirops et d’injectables,
couvrant plusieurs domaines thérapeutiques et avec des prix accessibles à la
population sénégalaise», indiquent-ils.