La CSI salue l’Accélérateur mondial annoncé par le secrétaire général des Nations unies António Guterres, ainsi que ses objectifs pour l’emploi et la protection sociale.
La note d’orientation fixe l’objectif de créer au moins 400 millions d’emplois d’ici 2030, principalement dans l’économie verte et le secteur des soins, et d’étendre la couverture sociale à près de 4 milliards de personnes actuellement sans protection d’ici 2025.
L’Accélérateur a été présenté au cours de la 76e Assemblée générale des Nations unies dans le cadre de l’initiative Financement du développement à l’ère de la COVID-19 et au-delà, un processus auquel a participé la CSI en présentant des recommandations pour Financer la reprise et construire l’économie du futur.
« Nos revendications ont été entendues », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, qui a participé à l’événement de lancement. « Les objectifs de cet Accélérateuraideront à rétablir la confiance et l’espoir parmi les travailleurs, car ils apportent des réponses concrètes aux chocs auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui et auxquels nous devrons faire face à l’avenir. »
Les priorités de l’Accélérateur mondial sont au centre des revendications syndicales en faveur d’un Nouveau contrat social, qui permettra de garantir une résilience et une reprise centrées sur l’humain.
« Pouvons-nous financer cela ? Absolument ! »
Au cours de son intervention, Sharan Burrow a souligné que les ressources nécessaires pour financer les mesures inhérentes à nouveau contrat social existent mais ne sont pas utilisées de manière adéquate. Cinq actions doivent être prioritaires :
- La réaffectation des droits de tirages spéciaux (DTS) est primordiale. Sur les 650 milliards de dollars émis en DTS par le FMI, seuls environ 275 milliards iront aux pays émergents et aux pays en développement, et à peine 21 milliards aux pays à faible revenu. Les pays riches doivent soutenir les equity swaps.
- Il est nécessaire de mettre en place un modèle transparent pour l’allègement de la dette, avec restructuration et annulation des remboursements, prévoyant l’inclusion des pays à revenu intermédiaire et des « conditionnalités positives » basées sur les ODD dans les politiques de prêt des institutions financières internationales.
- Compte tenu de l’injection actuelle de liquidités dans le monde industrialisé, l’aide publique au développement (APD) peut et doit être augmentée pour aider les pays en développement à restaurer leurs biens publics. Nous devons augmenter et respecter l’engagement d’allouer 0,7 % de l’APD, ainsi que 0,15 à 0,20 % du RNB, aux pays les moins avancés. De même, le pourcentage de l’APD réservé au financement de la protection sociale au travers d’un Fonds mondial pour la protection sociale est un élément essentiel pour la résilience.
- Il est nécessaire de renforcer la coordination multilatérale en matière de fiscalité. Une première initiative positive du G7 pour endiguer l’évasion fiscale et fixer un taux d’impôt minimal mondial pour les entreprises multinationales est indispensable, de même que des systèmes nationaux de taxation progressive et un impôt sur la fortune.
- Si nous souhaitons surmonter cette convergence de crises qui menacent les populations et la planète, tous les investissements doivent répondre à des critères environnementaux, de durabilité et de gouvernance.
Les syndicats, au travers du dialogue social, sont prêts à transformer ces engagements en avancées concrètes pour la réalisation du Programme 2030.